mardi 14 octobre 2008

Bs As, Jueves, Gricel

Je poste de la cocina de la pension de Pilar, où nous sommes enfin arrivées après avoir bouclés nos valises en nous asseyant dessus !

Aujourd'hui, Jueves, je m'aventure seule au Coto pour les courses, rappelez vous que je ne parle pas espagnol autant dire que je suis muette !
  • Tienes vicks ? vous avez du vicks (crema vicks) la pharingite ...
  • Hace cuento ? ça fait combien ?
  • Cuento valle ? ça coute combien (aussi "je le prends" je crois ... )
Quelques rudiments quand même, je ne suis pas une sauvage ... et hop, le Coto, les courses parfaites, je commence à savoir par coeur, no soy espanole, soy frances avec un sourire qui veut tout dire ...

Jueves, Gricel, Milonga des plus chaleureuses. Nous avons beaucoup dansé. Angelica avec ses danseurs, El indio, Ricardo entre autres, et de mon coté, j'ai adoré danser avec Miguel (le grain de beauté). Nous nous disions "la barrière de la langue" mais dans le tango, pas de frontières, nous nous parlions autrement. Bébé il m'appelle ! (par contre, je n'ai plus de voix, la pharingite...)

El indio, (la petite queue surnommée par nous !) a cessé de faire ses crises de jalousies à Angélica et elle a pu danser toutes les milongas avec lui. Notre Ricardo faisait la tête, à son tour maintenant ! même de l'autre coté de la planète, les hommes restent des hommes ....

J'ai aussi dansé avec un plus jeune en ouvert, un type qui a travaillé avec Claudia et un cinéaste qui parle français ! Nous étions installée à la table d'une jeune femme qui fêtait ses 39 ans et nous avons eu droit au mousseux et à la part de gâteau, tradition latine que je reconnais ici, trop excellent !

Autre code : ce soir là, j'étais en pantalon, un danseur (ami de Ricardo), à la sortie, m'a demandé si j'aimais le tango, ce à quoi j'ai dit oui, et s'est étonné de me voir en pantalon ! je devrais me mettre en jupe ! Ah ces codes ! mais je les aime bien, ici, à Bs As.

Ma position milongera n'est pas encore au top, lorsque je recule, j'arrive à pousser vers l'avant mais lorsque j'avance, je m'y perd encore (todavia)

Grâce à Angelica, j'arrive à mieux comprendre et je bénéficie de ses entrées. D'ailleurs, j'ai dansé avec l'organisateur de la milonga Gricel, ainsi qu'un très grand, qui ne savait pas s'arrêter sur les fins de tango et qui s'excusait d'avance, et moi je le rassurais ! le monde à l'envers !!

J'avais des "comme il faut" hier et vraiment ce sont des chaussons de compétition ! Mon premier achat de WC a été un gilet doré, superbe, que je ne pourrais jamais porter par allergie, mais là, dans les WC, on se laisse aller à des dépenses inutiles. Une institution, les WC, des boudoirs, on vient s'y changer, y causer, y acheter la dernière jupe, le dernier pantalon, le dernier éventail à plumes ! A quand les dernières chaussures !!!

La pension de Pilar est géniale, grande, calme, la salle de bain pour nous toutes seules, ce matin j'ai réussi à me faire comprendre afin que l'on change mon matelas ! pourquoi ne pas ouvrir une pension de tango à Paris en relation avec Pilar où tous les étrangers pourraient venir y trouver refuge et infos utiles !! Avec Anne Laure ... je pense à elle souvent ici parce qu'elle aurait du être ici, avec nous.

Ici, chez Pilar, il y a deux personnes qui travaillent notamment Norma, qui trabaja à la casa del Pilar, con 400 pesos per meses por la retraite, no es posible ! entonces, elle est obligée de continuer à travailler. Elle aussi, elle a eu beaucoup de chagrin ces derniers temps. Elle m'a offert un peu de son repas car elle en avait fait pour deux et c'était trop bon ! petits pois / oeufs brouillés.

Journée shopping aujourd'hui mais avant une autre règle, un autre code : tout devant la piste sont placés les danseurs et danseuses qui vont forcement animer le bal, au centre les argentines et argentins, puis les étrangers argentins, puis les étrangers d'ailleurs, souvent italiennes, américaines, françaises et japonaises (la version homme existe aussi) et enfin, dans les angles, les couples.

Nous, hier, on était devant, coté étrangères et Ricardo m'a engueulé car je ne regarde pas les danseurs quand il faut le faire. Il m'a dit que je devais regardé et toc "Es Buenos Aires ! " m'a t il dit !! et en anglais, que c'était la dernière fois qu'il venait me chercher à la table !! j'ai intérêt à obéir !! du moins, c'est le sentiment que je ressens à ce moment là, qui débouchera sur une prise de tête avec mon amie quelques temps plus tard, et une abdication totale de ma part pour la fin du séjour ...

Bs Aires, Maipu, le vendredi soir, très haut niveau (le top)

Bs As, Miercolès, El Beso



Cette nuit, je n'ai pas pu dormir à cause des travaux qui cernent la maison où nous sommes hébergées et je me colle une crève (qui évolura en pharingite, mais je n'en saurais le terme scientifique qu'à mon retour en France) ici ce sera une crève non connue et je prendrais des caramelos qui anesthésient le palais, blancs ils étaient mes caramelos, ils anésthésiaient le palais et la bouche et le nez et la tête !! Nous sommes décidées à quitter le navire, pour une jolie pension qui nous tend les bras, la pension de Pilar.

Et puis nous commencons les listas ! aujourd'hui la lista C comme Collants, Comme il faut, Coto, Courses, Chaussons, Chaussures, Que du C pour aujourd'hui !

Comme il faut, le temple de la belle chaussure argentine, qui épouse le pied, et nous fais nous sentir belles et beaux.
Comme il faut, installé dans les beaux quartiers, dans une impasse au fond à gauche, 2ème étage derrière une jolie porte noire ... Angelica a eu la gentillesse de ne rien me dire sur le lieu pour que j'en savoure la découverte totale. Nous entrons, magie du moment, un petit salon, des vendeuses qui virevoltent, je suis émerveillée, cendrillon à la cour du prince, je m'assied sur un joli sofa noir, Angelica déjà partie à la recherche de la mule captivante.

Je suis restée bouche bée pendant quelques minutes, sans rien dire, des étoiles dans les yeux, je repartirais de cet endroit féérique avec quelques paires de chaussures en fin de séjour. Mais pour l'heure, les vendeuses enivrantes m'ont agrippé le pied et m'ont chaussé de mon premier coup de foudre à Buenos Aires.




El Beso, milonga la Bruja, la sorcière, milonga de très haut niveau le mercredi soir ... j'ai fait banquette ! j'ai peu dansé mais j'ai eu un grand plaisir à regarder ces couples magnifiques évolués sur la pista. Rencontre avec Marga, l'amie de Fred, très gaie, très pétillante. Ensuite, il me semble avoir dansé toute la soirée, avec mes nouvelles comme il faut, mon coup de foudre aux pieds ....

Villa crespo, midi, dans l'attente du départ ....

dimanche 5 octobre 2008

Bs As, Martes, Maipu 444

Martes, Maipu, quatro, quatro, quatro



En fonds, surplombant les danseurs, un rêve de DJ, des nuits entières de plaisirs et d'émotions sans cesse renouvelés. Une orchestration des meilleurs et des inconnus comme je n'en n'avais jamais entendu. Un grand plaisir. Merci Maestro.

Maipu, une de mes préférées. J'ai pris beaucoup de plaisir à danser avec Miguel, la barrière de la langue mais jamais celle de la danse. Mes premières mésaventures aussi ou comment ne jamais oublier de ranger sa naiveté dans le placard du fond, à gauche, dans la chambre blanche avant de prendre l'avion, pour l'avenir ...

J'ai eu la mauvaise idée de prononcer des phrases fatales, dans les bras d'un danseur, prise par l'émotion du ressenti. Une catastrophe! mon désir de comprendre encore et toujours cette position milongera! L'histoire qui suivie fut à l'origine de rires et sourires mais aussi de longues discussions avec Angelica. J'avais simplement oublié que dans un pays pauvre ou en voie de développement, le francais, l'européen, l'américain, nous les étrangers, nous étions des portes monnaies, des passeports pour l'aventure outre mer, outre frontières, hors des murs!
Pour nous sortir de cet umbroglio car le monsieur attendait une réponse de ma part, auprès d'Angelica, sur le quand et où je prendrais des cours avec lui, car je voulais prendre des cours avec lui : dans sa bouche, mon interrogation sur la posture était devenu mon envie de prendre des cours particuliers avec lui.
J'avais la hantise de redanser avec lui, lorsque je ne suivais pas sa danse, il me faisait des gros yeux, il me disait "Emmanuelle ! que se passe t il ? " et cela avait pour reponse d'amplifier mes pertes de sens !!! l'affaire s'est bien terminée, pendant quelques jours, je n'ai plus dansé avec lui quant il a su que je prenais des cours avec une femme .... puis ensuite, il m'a réinvité mais le charme était parti ainsi que mon envolée (la chrysalide ...)



Mais à cette heure de cette milonga, j'ai réalisé ma déficience, ce rapport hommes - femmes tant recherché pour les voluptes de fumées que ces danses représentent. Cet échange de quelques temps pour lesquel nous, danseurs, pourrions oublier nos frères, nos soeurs, nos vies.

Reprendre la position milongera, ne pas faire de boléos trops hauts, faire attention au bal, ne pas taper les autres, garder les pieds au sol, allonger la jambe, etre musicale. Mon tango est encore dans ma tête et pour preuve, mes idées qui tournent au son des valses, virevoltent, m'enferment, me coincent dans les recoins de mon cerveau, penser, penser à oublier ....

Maipu, quatro, quatro, quatro, un univers resté de l'autre coté ...




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